Qu’est-ce que les drogues hallucinogènes?
Les drogues hallucinogènes ou psychédéliques sont des extraits de plantes ou des produits synthétiques (fabriqués chimiquement) dont la consommation entraîne une profonde modification de la conscience.
Les effets de ces drogues varient grandement selon la substance (produit, concentration, dose), les facteurs individuels (âge, sexe, poids, état émotionnel) ainsi que le contexte et l’environnement. Néanmoins, elles partagent des effets similaires : elles modifient les sens (vue, audition, goût, odorat, toucher) et altèrent l’humeur et les pensées. À forte dose, elles peuvent provoquer des hallucinations, donnant l’impression à la personne de voir, entendre et sentir des choses qui ne sont pas réellement présentes.
Il existe différents produits utilisés en fonction des lieux et des cultures. Par exemple, l’ayahuasca, la mescaline et la phencyclidine sont utilisés en Amérique du Sud lors de rituels.
En Belgique, les deux produits les plus fréquemment utilisés sont le LSD (acide lysergique), un produit semi-synthétique, et les champignons psilocybes, des produits naturels mais toxiques.
D’autres drogues comme le cannabis, la kétamine et le MDMA ont aussi un effet hallucinogène en plus de leur effet stimulant ou dépresseur.
Comment ça se consomme?
- Le LSD : une goutte d’acide est déposée sur un buvard/carton d’un ½ cm. La dose est infime car le produit est extrêmement puissant. On en trouve également disposés en goutte sur des pierres à briquet ou sur de la gélatine (pilule). Les cartons et les pilules sont souvent colorés avec des formes ou symboles en fonction des modes.
- Le champignon psilocybe : il se mange soit seul soit au sein d’une préparation cuisinée (ingrédient dans la recette).
Quels sont les effets?
Les effets recherchés incluent la distorsion de la perception sensorielle (hallucinations visuelles et auditives, sensations amplifiées), un sentiment d’absolu, de sérénité et de toute-puissance, particulièrement avec le LSD. Les champignons favorisent davantage les interactions sociales pendant le trip.
Les effets sont identifiés en 3 phases :
- La montée : Les premiers signes se manifestent principalement de manière physique (raideur dans la nuque, goût métallique sur la langue, sensation de chaleur irradiante, éveil du regard, etc.). Ils surviennent environ 30 minutes après l’ingestion et persistent pendant environ 15 minutes.
- Le plateau : Les effets décrits ci-dessus atteignent leur intensité maximale pendant environ 3 à 4 heures.
- La descente : Le retour à un état de conscience normal est progressif et dure entre 4 et 5 heures, caractérisé par des phases d’aller-retour.
Les effets indésirables : Ils incluent l’insomnie pendant toute la durée des effets (avec fatigue ultérieure), les « bad trips » (expériences désagréables voire traumatisantes), les accidents sous l’influence, ainsi que les « remontées d’acides » ou « retours de trip » (réapparition soudaine des effets pendant quelques minutes). Ces effets indésirables peuvent se manifester plusieurs semaines, mois, voire même un an après la prise.
Qu’est ce que je risque?
Les drogues psychédéliques ne provoquent pas de dommages aux organes, ni de dépendance ou d’accoutumance. Il n’y a pas de dose létale.
Le principal risque est le « bad trip ». Les effets du LSD et des champignons dépendent fortement de l’état psychologique du consommateur au moment de la prise. Si celui-ci se sent stressé, triste, ou a vécu un événement émotionnellement chargé, les effets peuvent être très désagréables. Un sentiment intense de peur peut survenir, avec la sensation d’être enfermé dans son trip, ce qui peut entraîner la panique, la confusion (perte de repères, désorientation), voire des comportements agressifs. Dans de très rares cas, la peur peut conduire au suicide.
Le deuxième risque majeur est l’accident sous l’effet de la drogue. Même sans éprouver de bad trip, la perception altérée de la réalité peut entraîner une négligence des dangers. Par exemple, une perception altérée du vide peut mener à une chute.
Comment réduire les risques?
Suis-je plus à risque que la moyenne ?
Pour les personnes ayant des antécédents psychiatriques (diagnostic psychiatrique, vécu des traumatismes importants), ces produits sont déconseillés car ils amplifient et révèlent les fragilités psychiatriques.
Comment éviter les mauvaises expériences ?
Comme abordé plus haut, l’état de forme psychologique au moment de la prise est très important. Il est recommandé de consommer ce produit seulement si on se sent en confiance, serein et heureux.
Il est important d’être entouré de personnes de confiance, bienveillantes (amis de longue date par exemple) dans un endroit sûr, calme et chaleureux.
Évitez les lieux inconfortables, en hauteur ou inconnus. Lorsque l’on trip, notre vigilance est grandement bouleversée et on peut être plus vulnérable. Dans l’idéal, il est même recommandé d’avoir une personne de confiance qui ne consomme pas à vos côtés en cas de besoin (un “bob”).
Avoir une hygiène de vie équilibrée augmente les probabilités de vivre des bonnes expériences. Rester vigilant à son corps et ses sens dans la période qui suit une prise pour prévenir les “remontés d’acides”
Est-ce légal?
Non. Les drogues hallucinogènes font partie des substances classées sur la liste des stupéfiants en Belgique depuis 1930. Ainsi la possession, l’achat, la vente, la culture et le commerce de ces substances sont interdites.
Pour en savoir plus sur les risques et les sanctions prévus par la loi belge, tu peux consulter notre fiche “La loi belge et les drogues”.
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