Logopédie : les difficultés et troubles traités

Qu’est-ce que la logopédie?

La logopédie est une discipline qui s’occupe des troubles du langage oral, de la parole et de la voix. Faire appel à un logopède peut être utile dans les difficultés de lecture, d’écriture, dans les compétences de base en mathématiques et dans les fonctions primaires de la bouche (sucer, déglutir, mastiquer).

Ces troubles peuvent prendre des formes différentes, être isolés ou s’associer l’un à l’autre. Ils rendent les apprentissages laborieux avec leur lot de dévalorisation et de sentiment d’échec, de fatigue accrue, de troubles de la concentration et du comportement éventuels. L’enfant n’est pas moins intelligent ou plus fainéant. Il ne fait pas exprès.

Si au début de l’apprentissage, tous les élèves éprouvent des difficultés à la lecture ou à l’écriture, il faut s’alerter si plusieurs de ces difficultés coexistent et persistent dans le temps malgré les corrections. Plus tôt alors ces troubles seront diagnostiqués et précisément compris, plus tôt l’enfant pourra apprendre comment compenser, se construire ses propres stratégies, et trouver un rapport plus harmonieux aux apprentissages. L’école pourra aussi à partir de là mettre en place les aménagements raisonnables adéquats. (voir fiche Les devoirs et travaux à domicile : que dit la législation ? Qu’attend-on des parents ?).

Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie,… petit lexique

Dyslexies :

Troubles de l’acquisition de la lecture.
L’enfant fait une « grande soupe » : il peut confondre des sons proches, inverser les syllabes, mélanger les lettres, en ajouter, en enlever. Il peut aussi mettre des mots ensemble, inventer, sauter des mots, des lignes,… La lecture est lente et hachée ou rapide et erronée, il en perd le fil, passe au travers de la ponctuation. Il comprend parfois difficilement le sens de ce qu’il a lu, interprète les consignes.
8 à 10 % des enfants sont concernés.

Dysorthographies :

Troubles de l’acquisition et de l’assimilation de l’orthographe.
L’enfant ne fait pas exprès mais il n’acquiert pas les règles d’orthographe de base et cela perdure dans le temps. L’orthographe est inconstante, il peut écrire un mot de différentes manières dans un même texte, les mots peuvent se découper de façon aléatoire, il peut éprouver des difficultés à écrire sur la ligne. Il peut faire les mêmes erreurs à l’écrit que le dyslexique à la lecture. L’écriture peut être phonétique. Les dyslexiques sont souvent dysorthographiques mais il existe des dysorthographies isolées.
5 à 10% des enfants sont dyslexiques/dysorthographiques.

Dysphasies :

Troubles du langage qui touche la compréhension et/ou l’expression d’un message verbal, oral ou écrit.
L’enfant peut alors avoir des difficultés à comprendre des concepts abstraits, à décoder l’intention sous ce qui est dit, à saisir l’humour, à distinguer l’essentiel du détail. Il peut faire des fautes de grammaire et de conjugaison à l’oral, remplacer des lettres, déformer certains sons, prononcer même parfois les mots avec difficulté. Il peut se limiter à des phrases simples et basiques, sans nuance, ne pas trouver ses mots, peut aussi être confus dans le temps, avoir du mal à organiser son récit. En classe, il intervient peu ou au contraire hors-cadre. Ces difficultés ont des conséquences sur les apprentissages mais aussi dans sa sphère sociale.
Le diagnostic est généralement posé au début des apprentissages en primaire mais on peut voir des signes précurseurs dans le peu de vocabulaire et les limites de combinaison entre les mots dans le plus jeune âge.
Ces troubles concernent 2% des enfants.

Dysgraphies :

Troubles de l’écriture dans son tracé et de l’automatisation du geste.
Pour l’enfant et l’adulte qui présentent ce trouble, écrire reste une tâche comme dans les premières années d’acquisition. Ils ne peuvent pas personnaliser leur écriture. Celle-ci est lente, fatigante, de plus en plus illisible et douloureuse au cours de la tâche. Le rythme scolaire peut en être difficile à suivre. Le tracé des lettres et l’organisation de la page peuvent être anarchiques, la ponctuation rare et l’orthographe élémentaire. La tenue du stylo est trop crispée ou trop lâche.
10-15% des enfants présentent ces troubles.

Dyspraxies :

Troubles de la coordination motrice pouvant amener un retard dans l’acquisition de la marche, une grande maladresse, de la dysgraphie.
L’enfant peut avoir des difficultés à assembler, s’orienter, manier des outils, mimer, articuler, s’habiller ou faire ses lacets. Il risque de souvent perdre ses affaires. Le dessin, l’apprentissage de l’écriture, mais aussi des opérations mathématiques peuvent être laborieuses.
Il s’organise mal. Il peut y avoir un gros contraste entre une aisance orale et une production écrite déficiente (plus de syntaxe quand il passe à l’écrit, ne termine pas ses phrases, écriture laborieuse).
Ces troubles concernent 3 à 7% des enfants.

Dyscalculies :

Troubles de la cognition numérique rendant difficiles l’accès à la numération, l’apprentissage des opérations arithmétiques, la résolution de problèmes, la géométrie.
L’enfant ne comprend parfois pas le sens même des nombres, ce qui handicape déjà le calcul mental. La mémorisation des tables de multiplication peut être particulièrement laborieuse. L’utilisation de la calculatrice peut être compliquée, certains raisonnements logiques sont difficiles. Les notions d’espace et de temps sont confuses.
Entre 5 et 7% des enfants présentent ces troubles.

TDA/H :

Troubles Déficitaires de l’Attention avec ou sans Hyperactivité associée.
L’enfant semble ne pas écouter quand on lui parle, perd ses affaires, ne va pas au bout de ses tâches. Il est vite distrait, a du mal à faire un travail mental soutenu, respecte difficilement les consignes.
Si l’hyperactivité se rajoute, il peut être alors facilement excitable, avoir tendance à se lever sans raison, parler beaucoup, se mettre dans des situations de danger physique pour lui et pour les autres. Il peut se comporter de façon impulsive, intervenir à tout bout de champ, attendre et tolérer la frustration difficilement.
3 à 12% des enfants présentent ces troubles

Bégaiement :

Troubles de la parole qui en touche le flux ou le rythme.
Ce trouble est caractérisé par des répétitions et des prolongations involontaires de sons et des pauses silencieuses. Ce n’est pas un trouble d’apprentissage mais il peut le compliquer par l’impact sur la confiance en soi et ses relations aux autres. Il apparaît surtout en situation de communication. L’élève qui bégaye est beaucoup plus concentré sur le contrôle de sa parole que sur son interlocuteur. La qualité de l’échange en est altérée, l’enfant peut en perdre le but. Le bégaiement peut être consécutif à un choc physique ou psychologique.
Il concerne 1% de la population.