Comprendre la différence entre le volontariat, l’humanitaire et le volontourisme

Lorsque tu envisages de voyager à l’étranger pour t’engager dans des projets solidaires, tu peux souvent tomber sur des termes qui se ressemblent mais qui ne veulent pas forcément dire la même chose.  L’objectif de cet article est que tu puisses comprendre la différence entre le volontariat, l’humanitaire, le volontourisme et le faux humanitaire, ceci afin de t’apporter des premières pistes de réflexion sur le vocabulaire à utiliser.

Volontariat

Les ONG de volontariat travaillent avec des associations locales, dans les pays développés comme dans les pays émergents, pour offrir aux volontaires la chance de découvrir la vie locale et mieux comprendre les enjeux régionaux. Elles mettent en valeur l’importance des liens humains et la contribution de chacun·e à la communauté. Le volontariat est surtout vu comme une façon de s’épanouir personnellement et de rencontrer d’autres cultures, plutôt que d’apporter une aide directe. Ces projets ne demandent pas forcément de compétences professionnelles particulières.

Tu peux retrouver plus d’information sur le volontariat dans notre fiche « Partir comme volontaire à l’étranger »

Humanitaire

Les organisations humanitaires apportent un soutien crucial en aidant les populations confrontées à des urgences telles que conflits, catastrophes naturelles ou épidémies. Elles demandent des compétences spécifiques et sont reconnues par l’État.

Volontourisme

Le volontourisme, aussi appelé « voyage humanitaire » ou « tourisme humanitaire », est organisé par des entreprises privées qui prétendent offrir une aide aux communautés vulnérables pour attirer des jeunes qui veulent s’engager, sans leur donner les clés pour comprendre la vraie nature des projets proposés.

Ces entreprises, souvent dépourvues de véritable expertise humanitaire, utilisent le volontariat, qui devrait être une activité non payante, pour gagner de l’argent. Elles demandent souvent des sommes d’argent importantes aux participant·e·s, sans que cela profite réellement aux populations locales mais davantage aux agences de voyage ou aux structures organisant les projets. Les projets sont souvent mal conçus ou peu durables, et les participant·e·s, bien que bien intentionnés, ne disposent pas toujours des compétences nécessaires pour apporter une réelle valeur ajoutée.

Ce type de voyage renforce l’idée fausse que les jeunes des pays  développés peuvent « sauver » les populations des pays en voie de développement économique. Cette idée porte un nom, celle du « White Savior ».

White Savior

Le terme « White Savior » (ou « sauveur blanc » en français) désigne une personne, généralement un occidental (souvent blanc), qui se perçoit comme étant en position de venir « sauver » ou aider des populations non blanches, souvent dans des contextes de pays en développement ou de situations de crise. Cela s’accompagne fréquemment d’une vision paternaliste et condescendante des peuples qu’il ou elle cherche à aider.

Le « complexe du White Savior » implique une approche où l’individu croit que ses actions, souvent bien intentionnées, sont nécessaires pour « sauver » les autres, sans une véritable compréhension des réalités locales, ni une prise en compte des capacités ou des besoins des populations concernées.

Dans de nombreux cas, cette attitude peut être renforcée par des motivations personnelles, comme la quête de reconnaissance ou de valorisation personnelle (par exemple, en prenant des photos ou en partageant ses actions sur les réseaux sociaux, notamment avec des enfants dans des contextes vulnérables).

Exemples typiques :

  • Un occidental qui se rend dans une région défavorisée pour participer à un projet humanitaire sans consulter ou collaborer avec les acteurs locaux.
  • Des ONG ou des individus qui imposent des solutions sans tenir compte des savoirs ou des compétences des communautés locales, sous prétexte de leur supériorité occidentale.

Le concept de « White Savior » critique l’idée selon laquelle les populations des pays dits « en développement » ont besoin de l’aide « sauveuse » des occidentaux, et met en lumière les dynamiques de pouvoir et de domination qui peuvent exister dans ce type de relation. De plus, l’idée que les populations seraient automatiquement reconnaissantes ou bienveillantes envers ces interventions est un présupposé fréquent dans cette posture. Or, ce n’est pas le cas, car ces interventions peuvent souvent être perçues comme condescendantes, néocolonialistes ou intéressées.

Conclusion

Si jamais tu as plus de questions ou souhaites en parler plus amplement pour être sûr·e que tu réalises bien un projet en phase avec ce à quoi tu aspires, n’hésite pas à contacter Dynamo International Mobilité ou à laisser un commentaire en bas de cet article.

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